Pourquoi le supplément de sécurité sur les coûts calculés de désaffectation et de gestion, décidé par le Conseil fédéral, est-il inutile?
Selon l’Ordonnance sur le fonds de désaffectation et sur le fonds de gestion, le montant des contributions à verser dans les fonds par les exploitants des centrales nucléaires se détermine principalement en fonction des coûts calculés de désaffectation et de gestion, en prenant en compte l’évolution des coûts et de la fortune des fonds jusqu’à l’achèvement des travaux de désaffectation ou de gestion des déchets. Depuis 2015, un «supplément de sécurité» de 30% forfaitaire est imputé sur ces frais calculés.
Pour plusieurs raisons, les exploitants des centrales nucléaires jugent ce supplément injustifié et disproportionné, et donc inutile. Il doit être supprimé de l’OFDG, car avec l’EC16, il ne se justifie plus objectivement.
- L’étude de coûts 2016 vérifiée tient entièrement compte des incertitudes en matière de prévisions et des risques. Les études de coûts antérieures avaient certes déjà pris en considération les incertitudes et les risques dans l’estimation des coûts de désaffectation et de gestion des déchets. Mais dans l’étude de coûts 2016, les incertitudes en matière de prévisions et tous les risques imaginables ont été pris en compte de façon encore plus complète et indiqués maintenant de façon détaillée, tout comme les possibles opportunités de réduction des coûts en résultant.
- Lors de la vérification de l’étude de coûts 2016, la Stenfo a de plus ajouté des suppléments de sécurité complémentaires aux coûts de désaffectation et de stockage en couches géologiques profondes, à hauteur de 8% du coût global.
- Sur le coût global d’environ 25,2 milliards de francs (y compris la contribution de la Confédération), fin 2017, 5,8 miliards avaient déjà été payés directement par les exploitants de centrales nucléaires. Les 18,2 miliards restants comportent des suppléments pour risques d’un montant total de 4,5 miliards environ. Ces suppléments représentent presque un quart des futurs coûts encore à attendre. Ils couvrent très largement d’éventuels risques.
- Le système actuel impute intégralement la responsabilité aux exploitants qui connaissent les coûts véritablement supportables de la désaffectation et de la gestion des déchets – les coûts de base – et s’acquittent aujourd’hui déjà de l’ensemble de leurs engagements.
- La performance des fonds est bonne: malgré deux crises économiques relativement importantes au cours de la première décennie de ce siècle, le rendement réel moyen a été de 3,57% par an de 2002 à fin 2017 pour le fonds de gestion des déchets. Elle est donc supérieure de 1,57% au rendement réel de 2% exigé par la loi. Le rendement réel moyen du fonds de désaffectation a même été de 4,25% de 1985 à fin 2017.
- Les fonds atteignent les valeurs prescrites par la Confédération et tiennent donc le cap. Le montant théorique des fonds à fin 2017 se montait à 6,93 milliards de francs, et les fonds comprenaient en réalité 555 millions de francs de plus.
- Les coûts de désaffectation et de gestion des déchets sont réévalués tous les cinq ans. Ce faisant, on prend chaque fois en compte le niveau le plus récent de la technique, des connaissances et de l’expérience résultant des projets de désaffectation. Les incertitudes diminuent donc en toute fiabilité.
- En guise de mesure de sécurité supplémentaire, l’obligation de contribution a été prolongée, dans la première révision de l’OFDG, au-delà de la date de mise hors service de l’installation.
- Étant donné que les exploitants répondent quoi qu’il en soit et sans limitation temporelle des coûts de désaffectation et de gestion des déchets, il est inutile de faire des provisions de suppléments pour les incertitudes. Cela présente en outre l’inconvénient que les entreprises se verraient retirer de précieuses ressources qu’elles pourraient utiliser pour investir dans l’avenir.
- Calcul et fixation des contributions et surveillance
- Etude de côuts 2016 (avant vérification par les autorités)
- Etude de coûts 2016 (verifiée)
- Résultats de l’étude des coûts pour les différentes centrales nucléaires
- Changements des résultats des études de coûts
- Comparaisons transversales avec des projets individuels à l’étranger
- Différences entre l’EC2011 et l’EC2016 (verifiée)
- Supplément de sécurité inutile
- Prise de position concernant l’étude SES EXAMEN EC2016
- Recours contre la décision du DETEC