Les coûts de désaffectation et de gestion des déchets

Tous les coûts pour la phase de post-exploitation, la désaffectation et la gestion des déchets radioactifs sont compris dans le prix de l’électricité d’origine nucléaire suivant le principe de causalité. Sur une durée d’exploitation de 50 ans, ces coûts s’élèvent à environ 1 centime par kilowattheure. On s’assure ainsi que les usufruitiers actuels de la production de courant supportent ces coûts et n’imposent pas de fardeaux aux générations futures pour la désaffectation et la gestion des déchets radioactifs.

Les futurs coûts résultent d calculs effectuées sur la base d’études de coûts régulièrement vérifiées sous l’autorité de l’Etat. Les coûts sont payés par les exploitants des centrales nucléaires.

La désaffectation des centrales nucléaires englobe l’ensemble des activités et des coûts jusqu’à la sortie de l’installation de la loi sur l’énergie nucléaire, c’est-à-dire jusqu’à ce que toutes les parties nucléaires de l’installation soient éliminées et que l’on ne puisse plus mesurer de radioactivité accrue. («Prairie brune» ou «Braune Wiese» en allemand). Les coûts globaux incluent cependant tous les travaux effectués jusqu’au rétablissement du terrain d’origine («Prairie verte» ou «Grüne Wiese» en allemand). La gestion des déchets radioactifs comprend l’ensemble des activités et des coûts jusqu’à la fermeture des dépôts en couches géologiques profondes.

Le schéma montre le financement des différentes activités de désaffectation et de gestion des déchets est assuré:

Finanzierung S&E 1 FR
Finanzierung S&E 2 FR

Coûts jusqu’à la fermeture des dépôts en couches géologiques profondes

Les différentes composantes des coûts sont les suivantes (étude des coûts 2021, non vérifiée par les autorités)

Coûts de gestion des déchets pendant l’exploitation :
L’exploitation des centrales nucléaires implique en permanence des coûts de gestion des déchets: transports et conteneurs, exploitation du dépôt intermédiaire central (Zwilag), traitement et conditionnement des déchets déjà produits, et travaux de la Nagra (recherche, planification, recherche de site pour les dépôts en couches géologiques profondes). Jusqu’à la fin de 2020, les exploitants des centrales nucléaires ont dépensé environ 7,5 milliards de francs.

Post-exploitation: 
L’arrêt d’une centrale nucléaire, à la fin de sa durée d’exploitation, est suivi d’une phase de post-exploitation de cinq ans. Les expériences pratiques issues de la mise à l'arrêt en 2019 de la centrale nucléaire de Mühleberg montrent que la post-exploitation peut être raccourcie et mise en parallèle avec la désaffectation, ce qui permet d’économiser des coûts. Les coûts liés à la post-exploitation de toutes les centrales nucléaires suisses s’élèvent à 1,6 milliard de francs.  Ces moyens sont provisionnés pendant l’exploitation et réglés directement par les exploitants pendant la phase de post-exploitation.

Désaffectation: 
Au plus tard à la fin de la phase de post-exploitation, le démantèlement commence. Les coûts du démantèlement complet des centrales nucléaires suisses existantes sont actuellement estimés à 3,666 milliards de francs (réhabilitation complète jusqu’à la création de la «Prairie Verte», supplément de sécurité compris).

Coûts de la gestion des déchets radioactifs après la fin de l’exploitation:
Après l’arrêt définitif du fonctionnement de puissance, qui interviendra à une date différente pour chaque centrale nucléaire, les coûts de gestion des déchets radioactifs doivent être couverts jusqu’à la fermeture du dépôt en couches géologiques profondes.. Ces coûts générés après l’arrêt des centrales nucléaires sont estimés à 11,1 milliards de francs. Les fonds nécessaires sont provisionnés dans un fonds de gestion durant la phase d’exploitation ((Contributions des exploitants et revenus des intérêts).

Coûts totaux d’après l'étude de coûts 2021, non vérifiée (base de prix 2021)
L’ensemble des travaux de post-exploitation, de désaffectation des centrales nucléaires et de gestion des déchets radioactifs génèrent un coût estimé à 23,1 milliards de francs (variante «Prairie Verte», construction de deux dépôts séparés pour les déchets faiblement et moyennement radioactifs, base de prix 2021, y compris l’ensemble des suppléments pour imprécisions des prévisions, incertitudes et sécurité).). Tous les chiffres sont des valeurs arrondies).

Coûts totaux avec probabilité de dépôt combiné (conf. à l’ES21 non vérifiée, base de prix 2021)

Les exploitants estime que la probabilité de construire un dépôt combiné est grande (soit deux dépôts séparés sur le même site). Les travaux de recherche effectués par la Nagra au cours des dernières années montrent qu’un dépôt combiné peut être construit sur tous les sites, et que cette solution est plus efficace et plus écologique que construire des dépôts séparés sur deux sites différents. Les exploitants estiment réaliste la probabilité de 75% de construire un dépôt combiné. Cela permet de baisser les coûts totaux d’1,3 milliard de francs, pour atteindre 21,8 milliards (participation de la Confédération comprise, sans post-exploitation). À partir de cette valeur, la commission administrative de la Stenfo a fixé les Contributions provisoires que les exploitants doivent encore verser dans les fonds pour les années 2021 à 2025. (Tous les chiffres sont des valeurs arrondies).

Les dépenses de 1,1 milliard de francs pour la gestion des déchets radioactifs provenant des secteurs de la médecine, de l’industrie et de la recherche sont comprises dans les coûts totaux. Ces déchets doivent être remis à la Confédération, qui prélève une redevance pour leur élimination et qui doit se charger de cette élimination..

Coûts après la fermeture des dépôts en couches géologiques profondes

Une fois les déchets, les dépôts en couches profondes sont surveillés pendant un temps suffisamment long (phase d’observation) et pourraient ensuite être fermés définitivement. Selon l’état actuel de la planification (DHR / DFMR ), la fin de la phase d’observation devrait être atteinte en 2118 pour un dépôt en couches profondes de déchets faiblement et moyennement radioactifs (DFMR) et en 2126 pour un dépôt en couches profondes de déchets hautement radioactifs (DHR)